Les peintures de Kirico Tanikawa sont aussi évasives que des photographies médico-légales, comme des preuves elles présentent une série d'indices​ qui refusent toute raison ou but évident. Nonchalamment, les objets s'assoient et attendent l'imagination, un tableau d'humeur de morceaux sans scénario ni conclusion. 

Les paysages abandonnés, les parkings vides, les routes mouillées qui encadrent une vision périphérique, ce sont des vignettes cinématographiques de l'oubli, transformées en reliquaires urbains aussi familiers que disloqués.

En pensant peut-être à la façon dont une scène de crime pourrait être rendue ou même à un soupçon de fantaisie érotique, l'œil s'emmêle dans le fond. Ces surfaces de couleur grise sont remplies de textures, mais  principalement ce sont des images d'espaces vides. Bien sûr rien n'est jamais vide et dans ce néant apparent surgissent des peintures aussi belles qu'un jour d'été.

Le gravier transformé en une petite chaîne de montagnes d'une surface cristalline, une cartographie microscopique. Une fois vus, nous ne pouvons qu'ensuite contempler les heures passées à rendre de tels détails, s'agit-il d'un ravissement céleste ou peut-être d'un exercice vers l'oubli, est-ce le genre de perspective dont on a besoin pour transcender un monde indifférent ?